samedi 4 juillet 2015

Le phare d'Alexandrie


Nom du titre en V.O : The beacon at Alexandria
Nom du titre en V.F : Le phare d’Alexandrie
Auteur : Gilian Bradshaw
Date de parution : 1988
Editions : Albin Michel




Résumé 

Ephèse, Asie Mineure, en l’an 371… Charis, 16 ans, est passionnée par la médecine. Elle lit Hippocrate, soigne les chevaux et dissèque les oiseaux morts. Mais la médecine est un art interdit aux femmes.
Charis décide de se rendre à Alexandrie en se faisant passer pour un eunuque. Commence alors une incroyable carrière de médecin attitré d’un archevêque, chef d’un hôpital militaire, prisonnière des Goths qui apprécient ses talents, Charis vole de victoire en victoire.
Mais sous l’habit de l’eunuque bat le cœur d’une jeune femme qui n’est pas insensible au charme du bel Athanaric. Charis devra-t-elle éternellement dissimuler ses sentiments ?



Mon avis

La première fois que j'ai lu ce livre, je devais avoir une quinzaine d'année. C'est ma mère qui me l'a fait découvrir en me disant : "tien, celui-là, tu devrais aimer !". Et effectivement, j'ai aimé.

Charis à seize ans et sa passion c'est la médecine. Mais lorsque l'on est une jeune fille noble au temps de l'Empire Romain, ce n'est pas toujours très bien vu... Et lorsque son père lui impose un mariage avec un homme cruel et qui prend plaisir à l'être, Charis refuse et s'enfuie de chez elle.
Elle part étudier la médecine à Alexandrie en se faisant passer pour un eunuque, Chariton. Là, elle fera des rencontres qui bouleverseront le cours de sa vie et accomplira son rêve de devenir médecin…

Charis est une jeune femme téméraire, indépendante, volontaire et déterminée. Ce qui est plutôt rare pour l’époque où les jeunes filles se devaient d’être dociles et obéissantes à leur père et à leur mari. Elles n’avaient que très peu de libertés et leurs tâches principales consistaient à gérer la maison et s’occuper des enfants.
J’admire sa force de caractère et la volonté à toute épreuve qui l’anime. Malgré des épreuves difficiles où beaucoup auraient déjà baissé les bras, elle s’efforce à donner tout ce qu’elle possède pour réaliser son rêve et accomplir ce qu’elle à toujours voulu faire. Pour cela, elle est prête à abandonner tout ce qui lui est cher et à faire de lourds sacrifices.
C’est cette détermination qui fait que j’apprécie énormément ce personnage.

Au fil du livre, on rencontre de nombreux autres personnages. Athanaric, Sébastien, Athanase, Philon… Autant de personnages qui croiseront la route de Charis et que j’ai appris à apprécier au fil de ma lecture.
Difficile d’expliquer pour chacun la raison pour laquelle je les apprécie. Ils ont tous leur caractère, leurs qualités et leurs défauts… Athanaric le messager goth un peu trop curieux, Philon, le médecin juif et maître de Charis, Athanase, le vieil évêque têtu, Sébastien, le duc charmant et cultivé…
Tous sont attachants pour bien des raisons.

Le texte est écrit à la première personne et on suit le point de vue de Charis, ce qui permet au lecteur de mieux se fondre dans la peau du personnage. Du coup, on s’implique davantage et on ressent bien mieux ses émotions et ses sentiments.
De plus, le texte est tout simplement superbe. Ecrite d’une façon simple, fluide et légère, l’histoire devient très vite prenante et il nous est rapidement impossible de poser le livre tant on est littéralement emporté par le récit. La plume délicate et poétique de l’auteur est un pur ravissement.
Le seul petit point négatif à ce texte, serait selon moi, l’utilisation à profusion des titres des personnages, tels que « Le très estimé », « Le très noble » ou encore « Votre prudence » entre autres. Je suppose, qu’au IVème siècle, c’était la façon de s’exprimer, mais pour nous, lecteur du XXIème siècle, je dois dire que ça perturbe un peu.

J’admire l’énorme travail de recherches qu’à effectué l’auteur pour rendre son roman aussi réel et vraisemblable que possible. Et ce à tous les niveaux. Que ce soit sur les plantes et leurs vertus thérapeutiques, sur la situation politique et religieuse de l’Asie et du Moyen-Orient au IVème siècle après J.C., où encore sur les coutumes et les habitudes de vie à cette époque.
Tous ses petits détails rendent le récit d’autant plus crédible et nous plonge, nous lecteur, dans un véritable saut dans le temps.
On notera également qu’il n’est pas toujours évident de ce faire une idée de la façon dont les gens vivaient à l’époque où se déroule l’histoire. Mais grâce à ses recherches l’auteur nous en offre une vision concrète et détaillée.

Avec Le phare d’Alexandrie, Gillian Bradshaw nous offre un roman historique de grande qualité. Un livre dont on ne se lasse pas de le lire et le relire encore et encore… Un roman qui fut et qui restera un énorme coup de cœur !


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire